Un voyage, on en garde habituellement de beaux souvenirs. Cependant, parfois les choses ne se déroulent pas forcément comme on l’aurait voulu. Parfois on perd notre valise, on se perd, on tombe malade, il pleut tout au long de notre séjour, bref les vacances de rêves sont parfois un peu ternies par divers incidents. Laissez-moi vous raconter un de mes petits incidents de voyage : Il était une fois, j’ai perdu mon passeport…
C’était au mois d’août, juste avant que je commence à l’Université de Montréal. Mon copain de l’époque et moi sommes partis avec un couple d’amis pour une semaine à Cuba. C’était la première fois que nos amis allaient prendre l’avion, la première fois qu’ils allaient voir la mer. Nous étions tous vraiment excités, moi et mon copain partions une semaine et nos amis eux, eux restaient deux semaines. Ils voulaient vraiment en profiter, vraiment déconnecter.
Nous avons passé une superbe semaine, à manger, boire, s’éclater, jouer dans la mer, s’étendre sur la plage et à lire de bons livres. Nous avions fait diverses expéditions comme la nage avec les dauphins, une randonnée en motocyclette, de l’équitation, du catamaran et de la plongée sous-marine. Nous avions rencontré des touristes québécois très sympathiques, avec qui nous avons fêté et passé nos journées sur la plage. Il s’agissait d’un couple plus âgé, mais toujours prêt à s’amuser et un jeune homme qui était seul, car son ami avait laissé tomber le voyage à la dernière minute.
À la fin de la semaine, il était temps pour moi et mon copain de plier bagage, il était l’heure de rentrer à la maison. Cette semaine nous avait fait le plus grand bien, mais nous étions prêt retourner dans notre petite routine. J’étais quand même excitée aussi à l’idée de commencer enfin l’université.
Rendu à l’aéroport, accompagné de nos nouveaux amis, j’ouvre mon sac afin de sortir l’enveloppe qui contient nos billets d’avion, nos passeports, nos visas et nos pesos, mais il y a un sérieux problème, je ne la trouvais pas. Je respire, je tente de rester calme, rien ne sert d’alarmer mon copain, je vais bien finir pas la trouver cette foutue enveloppe. Je vide mon sac au grand complet, je vérifie une centaine de fois chaque petit compartiment, toujours rien. Je n’ai pas le choix, j’explique la situation à mon copain, il s’impatiente. Je fouille maintenant dans ma valise, il est évident, je ne l’ai pas avec moi. Nous retournons à l’autobus, regardons dans tous les racoins, la panique s’installe en moi, et si l’enveloppe était restée dans la chambre de l’hôtel. Notre temps est compté, l’avion décolle dans moins de trois heures, l’hôtel est à plus d’une heure d’autobus de l’aéroport. Nous avons fait part de la situation à un responsable à l’aéroport, il a immédiatement téléphoné à notre hôtel. L’hôtel a vérifié dans notre chambre et a averti nos amis. Il était quand même compliqué de comprendre tout ce qui se passait et de se faire comprendre quand tous les gens autour de soi parlent en espagnol. J’étais plutôt paniquée, je voulais rentrer chez moi au Québec.
Nous avons rappelé à l’hôtel qui a affirmé n’avoir rien retrouvé. Désespérés nous avons demandé s’il était quand même possible pour nous de prendre l’avion, nous avions quand même des cartes d’identité, nous étions enregistrés sur le vol, et nous ne semblions pas du tout être des Cubains en exiles. Toutefois, le chef des douaniers a refusé. Il nous ont alors expliqué que nous devions nous faire faire un nouveau passeport et que le prochain vol disponible était le dimanche suivant, dans une semaine. Il fallait payer pour nous loger, pour nos nouveaux passeports, pour nos vols d’avion, bref pour tout d’ci notre départ. Problème majeur : nous n’avions pas d’argent, pas de carte de crédit, rien! Nous étions vraiment dans le pétrin.
Heureusement, des gens extraordinaires, il y en a encore sur terre. Les amis que nous nous sommes faits ont été d’une extrême gentillesse. Le couple nous a prêté une grosse somme d’argent comptant, je me suis empressée de les rassurer que nous allions les rembourser à notre retour, tandis que le jeune homme seul nous a laissé sa carte de crédit. Mon Dieu quelle bonté, ils nous ont sauvé la vie, des gens que je connaissais à peine. Les gens à l’aéroport ont été très clair, on ne quitte pas Cuba sans passeport, mais on ne peut rester à Cuba sans passeport non plus. Il fallait donc nous rendre à l’ambassade le temps que nous allions faire nos nouveaux passeports. Cependant, étant dimanche soir, l’ambassade était fermée jusqu’au lundi matin. Nous devions donc rester à l’aéroport. Nous sommes alors retournés à l’hôtel, car j’avais un sentiment très fort que nos passeports se trouvaient quelque part là-bas. Nous avons donné quelques pesos à un chauffeur d’autobus qui a accepté de nous reconduire à l’hôtel. Nous nous sentions totalement dépourvus de tous nos moyens, seuls, impuissants…Au moins, nous savions qu’a l’hôtel nous amis nous attendaient.
La réception de l’hôtel nous a confirmé ne pas avoir retrouvé nos documents perdus dans notre chambre. Nous avons donc loué une chambre pour la nuit, qui nous a coûté une petite fortune. Le lendemain une grosse journée nous attendait, il fallait réserver notre billet d’avion pour le dimanche suivant, seule date disponible. Le lendemain n’a été qu’une journée très stressante, a faire des téléphones. Nous avons au moins pu réserver deux sièges sur le vol du dimanche, le tout à un prix exorbitant. Nous n’avons aucunement profité du soleil et de la plage. Notre moral était au plus bas. Le lendemain nous voulions nous rendre en ville afin d’aller faire nos passeports. Nous nous sommes donc couchés tôt, exténués par tout ce stress. Au petit matin, on frappe a notre porte, bonne nouvelle, nos passeports ont été retrouvés!
La femme de ménage les avait trouvés en faisait le ménage dans la journée, mais elle ne les a rapportés que deux jours plus tard…heu, j’ai rarement ressenti autant de rage envers quelqu’un. Surtout qu’elle a fait le ménage en avant-midi le dimanche et que nous avons quitté à 17h30 l’hôtel. Elle avait plus de cinq heures pour tenter de nous les remettre. Par contre, l’hôtel n’a jamais voulu nous dédommager, elle insistait sur le fait que des documents aussi officiels sont sous notre responsabilité. Bref, nous sommes restés coincés une semaine de plus à Cuba, une semaine qui nous a coûtée très cher, nous avons quand même profité du restant de la semaine, une fois que tout était réglé.